Ephemere, le zine
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 Le Monde de Léon

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Iluinar
Correcteur d’Ephemere
Iluinar


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MessageSujet: Le Monde de Léon   Le Monde de Léon Icon_minitimeLun 14 Mai - 22:36

LE MONDE DE LEON


Dans le monde réel, Léon n’était rien. Ou, du moins, pas grand-chose. Il avait fait des petits boulots manuels mais une machine l’avait avantageusement remplacé. Elle allait plus vite, elle était moins chère et elle ne râlait pas. Maintenant, Léon travaillait dans un bureau. Il remplissait des paperasses. Sans doute bientôt, un ordinateur pourrait le remplacer, rapide, bon marché et sans humeurs. En attendant, Léon essayait de faire tant bien que mal son travail bien que sans motivation. Peu de choses le passionnaient, en fait. A midi, ses collègues parlaient de football et de tiercé et lui ne réussissait pas à s'y intéresser. Il aurait bien voulu devenir ami avec quelques uns, histoire d'être un peu moins seul, mais il n'y arrivait pas. Il ne se trouvait aucun point commun avec eux.
Chez lui, il retrouvait sa solitude. Aucune fille n'avait jamais accepté de vivre avec le grincheux taciturne qu'il était. Il prétendait s'en accommoder fort bien. Un conjoint ne pouvait être qu'une source de tracas et une entrave à la liberté. Parfois, il allumait machinalement la télévision et laissait glisser dans son esprit les émissions stupides sans parvenir à en retenir une seule.
Non, Léon rêvait d’autres choses. Il aurait tant voulu être quelqu’un d’important, quelqu’un dont le souvenir resterait. Puisqu'il ne croyait en aucun au-delà, c’était la seule manière de continuer à exister après la mort, la mémoire des grandes actions accomplies. En fait, il aurait voulu être un héros. Mais voilà, il ne disposait d'aucun talent notable, rien qui puisse lui permettre de s'élever au-dessus de l'ordinaire. Il n’avait pas de don artistique ni de volonté en quantités suffisantes pour une brillante carrière dans les affaires ou la politique. C'était perdu pour cette vie là et il savait qu’il n’en aurait pas d’autre.
Depuis son enfance, Léon aimait les cartes géographiques. Il pouvait passer des heures, plongé dans un atlas, voyageant en rêve dans des pays où il n’irait jamais. Il connaissait tant de routes que ses pieds n’avaient jamais foulées et tant de villes que ses yeux n’avaient jamais contemplées. Et quand la terre ne lui suffisait plus, il contemplait dans son livre d’astronomie les cartes de la Lune, de Mars et des autres planètes. Il imaginait des pays, des empires qui guerroyaient. Dans la poussière rouge des déserts martiens, les redoutables seigneurs des monts Tharsis attaquaient le peuple paisible de la vallée Marineris. Sur les océans de méthane de Titan, naviguaient des vaisseaux de pirates, propulsés par des moteurs s'alimentant directement au liquide qui les portait.
Enfant quand l’univers réel ne lui avait plus suffit, Léon avait dessiné ses propres cartes. Il ne s'était pas contenté d'y inscrire des côtes, des rivières, des montagnes, des routes et des villes. Il y avait aussi intégré des pays et des rois, des héros et des civilisations, des croyances et des cultes. Cependant, tous les adultes lui avaient fait comprendre que tout cela n’était que des enfantillages, que ce n’était pas avec ça qu’il allait gagner sa vie, qu’il devait apprendre un métier sérieux. Devant cette unanimité, il s'était résigné.
Ces mondes avaient disparu depuis longtemps, brûlés dans la cheminée avec le papier qui leur servait de support. Pourtant Léon y pensait encore. Il ne se rappelait plus des détails mais il se souvenait encore du plaisir qu’il prenait à créer tout cela. Et pourquoi ne pas recommencer ? Après tout, quand il était seul, le soir, dans son petit appartement sous les toits, il pouvait faire ce qu’il voulait. Personne n’irait lui reprocher de perdre son temps avec une occupation déraisonnable, personne ne lui affirmerait que ça n’avait aucun sens ni aucune utilité.

Léon prit une feuille de papier et un crayon. Il commença par dessiner le contour d’une île. Jugeant qu’il avait tracé quelque chose de trop simple, il rajouta quelques fioritures, une presqu’île allongée, des baies profondes, plusieurs îles plus petites. Ensuite, il plaça une haute chaîne de montagnes le long de la côte est. Quelques collines et une grande forêt vinrent meubler la grande plaine de l’ouest. Un réseau de rivières et de fleuves compléta cette géographie.
Le lendemain, Léon s’acheta des feutres de couleur, bleu pour les rivières et les côtes, vert pour les forêts, marron pour les montagnes. Après avoir colorié sa carte, il resta un long moment à la contempler. Elle était vraiment magnifique. Elle méritait d’être encadrée. Ce n'était pas tous les jours que Léon était fier de lui. Cependant, l'œuvre n’était pas encore terminée. Les jours suivants, il travailla à la compléter. Elle devait être peuplée. Il plaça des villes qu’il relia par des routes. Puis il distribua des noms. L’île s’appellerait Tènazi. Elle serait divisée en quatre pays. Le plus grand, le royaume de Lajan, occuperait la majeure partie de la plaine de l’ouest. Au sud-ouest, près de la grande forêt, se placerait le comté de Varay. Au nord-est, on trouverait un autre comté nommé Ardo. Enfin, dans les montagnes de l’est, un petit pays appelé Kèdzol, aux institutions démocratiques. Les villes aussi furent baptisées, Prival, capitale du royaume de Lajan, avec ses bâtiments de pierre bleue, Dèzal, où se disputerait un grand tournoi annuel de chevalerie, Adessy, capitale du Varay, célèbre pour ses tours fines et pointues, Luva, le grand port de l’Ardo et ses navires hauts comme des immeubles. Ensuite, Léon imagina l’histoire depuis Ermandrik le Grand, premier roi de Lajan, en passant par les conflits et les révoltes à l’origine de la sécession des trois autres pays. Il créa d’autres détails, comme le château royal de Prival qu’il dessina sur une autre feuille, de gros quadrupèdes aux allures d’hippopotames velus qui servaient de monture en pays Ardo, un ordre de combattants mystiques, répandu dans les quatre pays.
Maintenant, tout était tracé dans les grandes lignes et rajouter de plus en plus de détails commençait à lasser Léon. Son île était parvenue à un état stable où tout le monde vivait en paix. Les quatre pays entretenaient de bons rapports et leurs chevaliers n’avaient d’autre occupation que de s’affronter au cours du tournoi annuel de Dèzal. Les paysans de Lajan moissonnaient leurs récoltes, les forestiers de Varay coupaient leur bois, les pêcheurs d’Ardo ramenaient leurs filets pleins et les mineurs de Kèdzol creusaient la montagne pour en extraire les plus belles gemmes. Léon s’imaginait parfois en simple habitant de Tènazi. Il avait été un chevalier de Kèdzol qui avait brillamment remporté le tournoi de Dèzal, jetant à terre tous les grands seigneurs de Lajan, gagnant ainsi un baiser de la fille du roi Ermandrik VII. Il avait vécu l'existence d'un capitaine de navire d’Ardo, mettant en déroute les pirates des îles du nord. Aventurier de Varay, il avait triomphé des monstres de la forêt. Que faire d’autre, maintenant ?

Léon réfléchit à sa position par rapport à ce monde. Il l'avait créé donc, en un sens, il en était le dieu. Plus il y réfléchissait, plus cette idée s’imposait. Il pouvait même s'affirmer comme Dieu unique, puisqu’il n’en avait pas inventé d’autre. Il pensa au fait qu’il n’avait, pour l’instant, pas engendré de religion pour les habitants de l’île de Tènazi. Mais eux, que pensaient-ils de l’origine du monde, de Dieu et de toutes ces questions philosophiques ? Il décida de poser la question à quelqu'un d'important, Dolis le comte d’Ardo, par exemple. Ce dernier n’existait pas l’instant précédent, avant que Léon ne l'imagine. Pourtant, il avait maintenant une quarantaine d’année dont vingt de pratique du pouvoir.
— Eh, Dolis !
— Qui m’appelle ? Qui ose s'adresser à moi ainsi, dans ma propre tête ?
— Peu importe. Que penses-tu de l’origine du monde ? A ton avis, qui l’a créé ?
— Euh ! Je n’en sais fichtre rien. Je ne me suis jamais posé la question. Et pourtant, j’ai une quarantaine d’année dont vingt de pratique du pouvoir !
Léon comprit que la méthode n’était pas bonne. C’était à lui de leur créer une religion s’il voulait qu’ils en pratiquent une. Lui-même se définissait comme athée dans la réalité mais il ne s'agissait pas du même problème. A Tènazi, il pouvait faire ce qu’il voulait. Par exemple, inventer un culte de sa propre personne. Après tout, il en avait le droit, il était réellement le Dieu de ce monde. L’idée lui plut. Il imaginait des temples de Léon, des fidèles se prosternant devant les statues de Léon, récitant les prières à Léon, des femmes vouant leur vie et leur amour exclusif à Léon.
Mais, plutôt que de créer cette religion de toutes pièces, comme si elle avait toujours existé, il serait plus amusant de la faire émerger petit à petit à un moment donné de l’histoire. Par exemple, en faisant naître un prophète qui aurait pour mission de convertir toute la population de Tènazi. Pour que ce soit encore plus amusant, il pourrait, lui, s’incarner dans ce prophète.
Il choisit la plus belle fille de toute l’île, une jeune paysanne de Lajan. Il lui apparut tout auréolé de lumière, telle une vision surnaturelle, et elle ne put lui résister. Après l’acte, il lui raconta qu’elle venait de recevoir la semence divine et qu’elle allait mettre au monde le prophète Léon, fils du dieu unique Léon, tout en étant lui-même. Ce point de doctrine risquait d'être un peu délicat à expliquer mais il se dit qu'il existait pire dans la réalité. C’est ainsi qu'il s’incarna dans le monde de Tènazi. Pour bien convaincre tout le monde de son caractère divin, il soigna la mise en scène du jour de sa naissance. Toute la nuit, des lumières multicolores explosèrent dans le ciel, comme de gigantesques feux d’artifice. Les gens, qui n’avaient jamais rien vu de semblable, en furent terrorisés. Ensuite, dès sa naissance, il se mit à parler au lieu de vagir. Il n’avait nul besoin de pleurer puisque, en vérité, il ne ressentait pas vraiment la douleur de sa mise au monde. Il expliqua aux gens autour de lui qu’il était le prophète Léon, fils du dieu unique Léon, tout en étant lui-même. Personne ne mit en doute sa parole.
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MessageSujet: Re: Le Monde de Léon   Le Monde de Léon Icon_minitimeLun 14 Mai - 22:36

Léon passa rapidement sur la période de son enfance et de son adolescence. Il ne s'agissait pas du plus intéressant. En effet, seul un adulte peut être crédible comme prophète. Et donc, lorsque son incarnation eut un âge suffisant, il se lança dans le prêche. Ses débuts furent difficiles parce qu’aucune religion n’existait dans ce monde et que l’idée même en était étrangère aux habitants. Cependant, avec un peu de pratique et quelques miracles, le succès vint progressivement. Bientôt, le culte de Léon se répandit dans les campagnes du royaume de Lajan. Léon n’avait même plus besoin de faire tout le travail lui-même, il avait recruté quelques apôtres qui le secondaient efficacement. Mais, immanquablement, l’histoire vint aux oreilles d’Ermandrik VIII, roi de Lajan. Celui-ci était un souverain soucieux du bien-être de son peuple et, pour lui, ce bien-être passait nécessairement par un refus total de tout changement qui ne pouvait être que néfaste. Donc, le bon monarque décida de s’occuper de Léon et de tout son boniment mystique, comme il disait. Il envoya ses armées écumer la campagne à la recherche de tous les nouveaux convertis afin de les réintégrer dans le droit chemin ou, à défaut, de les pendre à l’arbre le plus proche. Quand, enfin, ils tombèrent sur Léon, ils le capturèrent et le ramenèrent au château royal de Prival. Là, il fut jeté dans un cachot en attendant son procès. Mais la sœur du souverain reconnut en Léon le chevalier venu de Kèdzol qui avait remporté le tournoi de Dèzal à l’époque de son père le roi Ermandrik VII, et qui avait obtenu d’elle un baiser. Aussi, elle l’aida à s’évader, non sans avoir reçu de lui sa divine bénédiction sur la paille même de son cachot.
Dès l’évasion de Léon, la rébellion en sa faveur reprit. Elle reçut même un soutien inattendu en la personne de Dolis, le vieux comte d’Ardo. Celui-ci se déclara publiquement converti au culte du dieu unique Léon et de son prophète Léon. Il affirma même que le dieu Léon lui avait parlé directement dans son esprit. Peut de temps après, ce fut la comtesse Anyassa de Varay qui, à son tour, prit le parti du prophète Léon. Elle avait reçu la visite du dieu lui-même, pendant la nuit, dans son lit, et elle en avait ressenti beaucoup de plaisir. Pour ne pas être en reste, le conseil supérieur de la république de Kèdzol décida, lui aussi, de se rallier à la nouvelle religion. Seul le roi Ermandrik VIII de Lajan refusait obstinément de reconnaître Léon et continuait de pourchasser tous ses adeptes.

Dès lors, il devint évident que la seule solution était la guerre, une bonne grande guerre mettant toutes les forces en présence, propice à tous les exploits et tous les héroïsmes. Et puis Léon disposait d’un moyen simple pour motiver ses troupes. Il suffisait de leur dire que tous ceux qui mourraient en combattant l’ennemi se retrouveraient directement au paradis. Ah, le truc du paradis, ça marchait à tous les coups.
La bataille décisive eut lieu à Dèzal, la ville où se déroulait le tournoi annuel de chevalerie. Là, les armées bénies de Varay, Ardo et Kèdzol affrontèrent les légions royales d’Ermandrik VIII. La bataille fut violente et sans merci mais ne dura pas longtemps. Galvanisés par leur foi, les troupes de Léon remportèrent une victoire éclatante et mirent en déroute les forces royales. Ermandrik lui-même fut tué pendant le combat. Grâce à ce succès, la route de Prival, la capitale du royaume de Lajan, était ouverte. En juste récompense pour leur bravoure au combat, Léon autorisa ses hommes à piller la ville. Les habitants furent ainsi chassés de leurs maisons, leurs biens volés, leurs filles violées. Pour les soldats qui n’avaient pas eu la chance d’atteindre le paradis en mourrant au combat, ils pouvaient en obtenir un aperçu en profitant de tous ces plaisirs. Léon lui-même montra l’exemple. Il s’installa au château royal, sur le propre trône d’Ermandrik et il se proclama roi-dieu de l’île de Tènazi. Il s’appropria toutes les richesses du défunt souverain et se fit amener les plus belles filles du royaume afin de les bénir de son bâton sacré dans la chambre même du souverain.
C’est ainsi que commença une période heureuse pour Léon. En tant que roi-dieu, il avait droit à tout et ne se privait de rien. Il pouvait jouir de tous les plaisirs et s’accaparer toutes les richesses sans que personne ne se plaigne jamais. De toutes manières, si quelqu’un osait, un jour, protester, Léon ne le saurait même pas. Il y aurait toujours quelque zélé serviteur du dieu pour se charger de réduire au silence tout blasphémateur, y compris par les moyens les plus extrêmes.

Cependant, cette période ne dura pas. Les excès de Léon étaient tels que le nombre de mécontents devint de plus en plus important. En comparaison, les fanatiques du roi-dieu voyaient leur nombre décroître chaque jour et ils avaient de plus en plus de mal à contenir la colère du peuple. Même les alliés d’autrefois comme la comtesse Anyassa de Varay ou le conseil supérieur de la république de Kèdzol, se retournèrent contre Léon. Il faut dire que leur indépendance d’antan n’était plus qu’un souvenir. Et c’est ainsi qu’une nouvelle fois, deux armées se rassemblèrent et s’affrontèrent dans la plaine de Lajan. Mais, à cette occasion, la victoire ne fut pas pour le camp de Léon. Les troupes du roi-dieu, bien moins nombreuses, furent balayées par les révoltés. Si Léon s'était trouvé sur le champ de bataille, nul doute que quelques miracles de sa part auraient fait basculer l’issue du combat en sa faveur. Mais il n’y était pas. Il ne savait même pas qu’une bataille avait lieu. Son général en chef, persuadé qu’il était capable de résoudre cette affaire tout seul, l'avait soigneusement tenu à l'écart.
Se voyant abandonnés de leur roi-dieu, les serviteurs de Léon s’enfuirent un à un, laissant le champ libre aux insurgés. Ceux-ci entrèrent dans Prival sans un combat et, bientôt, encerclèrent le château, anciennement royal et maintenant divin. Enfin, Léon se rendit compte de la situation et se décida à agir. Il sortit sur le balcon du château pour faire face à la foule. Il pensait que quelques miracles bien dosés disperseraient facilement cette bande d’imbéciles trop excités. Il n’en eut pas le temps. Une flèche, partie d’on ne sait où parmi les assaillants, se ficha dans son cœur. Quelque part, dans le monde réel, un individu ordinaire nommé Léon mourut pendant son sommeil d'une crise cardiaque sans que personne ne s'en soucie. Un entrefilet parut dans le journal et trois collègues de travail passèrent à l'enterrement. Rapidement, on oublia son nom, puis son visage et son existence même. Le nouveau locataire de l'appartement rangea la carte de l'île de Tènazi dans un carton qu'il laissa au fond de sa cave.

A Prival, la situation s'était calmée aussitôt. Le mobile de la révolte n’existant plus, chacun retourna dans ses foyers, labourer sa terre, pêcher ses poissons, couper son bois. Un nouveau roi, Ermandrik IX, monta sur le trône de Lajan. Il fit bien rouler dans la sciure quelques têtes de collaborateurs trop zélés de feu le roi-dieu, mais sans excès. Après ces évènements, les jours succédèrent aux jours, les saisons aux saisons et les années aux années.
Cependant, tout le monde se rappelait de Léon. Il avait, certes, été un tyran mais, après tout, il était quand même le créateur ce monde et il avait donné vie à tous ses habitants. Beaucoup pensaient qu'il devait en être remercié. C'est ainsi que naquit le culte du Dieu Mort. Un premier temple fut construit à Prival et d'autres suivirent dans toute l'île de Tènazi. La comtesse Anyassa de Varay, qui se rappelait encore avec émoi sa rencontre avec Léon, en fit édifier un magnifique dans sa ville d'Adessy.
Mais, dans tout ces temples, on ne venait pas pour prier, pour quémander un quelconque miracle. Le Dieu était mort et ne pouvait donc plus rien pour ses fidèles. Non, ceux-ci venaient simplement remercier Léon d'avoir créé leur monde et perpétuer son souvenir afin que jamais il ne disparaisse complètement.
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